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Comprendre comment nourrir les métropoles demain avec Agricool

Par Mathilde B. — Jan 24, 2019

L’agriculture urbaine a de beaux jours devant elle. C’est en tout cas ce qu’en témoigne la dernière levée de fonds d’Agricool.

Cette start-up fondée en 2015, produit des fraises dans des conteneurs. Elle a levé 25 millions d’euros à la mi-décembre pour faire bientôt pousser d’autres fruits et légumes à l’intérieur de ces mêmes conteneurs maritimes en zone urbaine.

Guillaume Fourdinier et Gonzague Gru, les fondateurs, sont fils d’agriculteurs du nord de la France. Avec leurs mini-fermes high-tech, ils veulent dès à présent résoudre les problèmes de production inhérents aux métropoles, comme Paris. Il s’agit de devenir des acteurs de l’alimentation positive : rendre accessible à un nombre croissant de consommateurs urbains des fruits et des légumes de qualité cultivés toute l’année, et ce, sans pesticides.

« La distance moyenne entre le champ et l’assiette est d’environ 1 500 kilomètres, pour des fruits et légumes qui, souvent, n’ont plus tellement de goût, ne sont pas forcément sains et sont écologiquement discutables. »

Cela semble évident, toutes les denrées pour être transportées sont cueillies avant leur maturité et traitées pour supporter le parcours, elles murissent ainsi « dans le camion » et perdent 70% des vitamines et nutriments qui les constituent. En résumé, les produits que nous mangeons sont davantage optimisés pour le trajet effectué que pour le goût ou les qualités nutritionnelles.

Mais, pourquoi la fraise d’abord ?


Parce qu’elle est peut-être le fruit le plus commun et le plus savoureux qui vient immédiatement à l’esprit des petits comme des grands, mais aussi parce que ce fruit représente l’un des caprices les plus absurdes de la demande mondiale : aujourd’hui, nous pouvons acheter des fraises à peu près toute l’année. Or si l’on suit le rythme des saisons, il ne devrait y en avoir que de mai à août. En 2013, une étude de l’ONG française Générations futures a révélé que sur 37 pesticides trouvés sur des fraises françaises et espagnoles cultivées sous serre, 8 étaient des perturbateurs endocriniens.

Commencer par la culture de fraises dans des containers est donc un moyen de prouver qu’Agricool peut produire des fruits qui ont du goût.

« Il a fallu trois ans de recherche et développement pour comprendre la fraise : savoir ce dont elle a besoin en termes de climat, de densité d’humidité dans l’air, de lumière et de nutriments » Avec ces « Cooltainers », Agricool maîtrise toutes les variables qui entrent en jeu dans la croissance des fraises grâce notamment à la culture en aéroponie : des murs de tubes auxquels sont attachés les plants de fraisiers, éclairés par des colonnes de LED à basse consommation. Schématiquement, cela donne un circuit fermé où l’on pulvérise la solution nutritive à l’intérieur de tours verticales ; l’eau est ainsi récupérée, retraitée et redistribuée, ce qui permet d’économiser 90% de l’eau par rapport à la culture plein champ.

« On recrée à peu près quatre printemps, ce qui permet de récolter toute l’année tout en respectant le cycle de la fraise ». L’atout majeur est donc l’hyper-local puisque les fruits poussent jusqu’à maturité, à l’abris des conditions climatiques et sont à proximité immédiate des lieux de vente.

« Certains viennent nous dire que produire des fruits et légumes dans des containers n’est pas naturel. Mais qu’est-ce qui est naturel ? Techniquement, l’agriculture n’est tout simplement jamais naturelle, car c’est l’intervention de l’homme sur la nature. » Et de fait, les analyses montrent que leurs fraises ont en moyenne 20% de sucre et 30% de vitamine C en plus que celles du supermarché. « Les terres sont usées, les surfaces de culture diminuent, le nombre d’individus augmente et la pression de la production avec. Produire hors sol est donc, finalement, un cadeau pour la Terre ».

Utopique ?


Beaucoup ont souri aux balbutiements de la start-up qui a aujourd’hui conquis des business angels comme Xavier Niel, Antoine Arnault, Danone Manifesto Ventures, et bien d’autres. La preuve par A + B = un rendement au mètre carré 60 fois supérieur aux fraises de grande distribution, confirmant la capacité d’Agricool à se déployer industriellement. La phase R&D a permis de travailler sur l’ensemble de la chaîne de valeur, la logistique et la distribution, afin de trouver un modèle qui fonctionne.

Les containers peuvent s’emboîter comme des Lego, les uns sur les autres, créant de véritables fermes urbaines verticales, ce qui facilitera leur implantation, d’ailleurs plusieurs centaines d’installations sont prévues d’ici trois ans. Le but avec cette levée de fonds est de construire un réseau élargi aux 5 containers actuellement dans la capitale pour en installer dans les villes de la petite couronne afin d’encercler Paris, toujours dans l’optique d’une autonomie alimentaire pour les mégapoles.

Exposition Agricool pour mieux comprendre comment nourrir demain.

L’agriculture urbaine : un rêve qui devient réalité – du 9 janvier au 31 mars 2019.

Les trois lieux de l’exposition :

  • Bercy – 54 rue Paul Belmondo – 75012 Paris

  • Station F – 26 rue Louise Weiss – 75012 Paris

  • Asnières – 15 rue Paul Bert – 92600 Asnières-sur-Seine

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