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Les insights de la semaine #21

Par Sébastien Dubois - Associé Recherche Insights - February 3, 2024

Diversité des types de consommation en grande distribution, importance et ambivalence du sentiment de solitude, achat d'occasion en pleine renaissance. Les insights de la semaine #21 vous partagent trois enquêtes qui dressent un regard tout en complexité de la société française. Une grande enquête sur la grande distribution qui établit un kaléidoscope de la diversité des pratiques de consommation qui jalonnent notre territoire, des Français qui souffrent de solitude alors que d'autres la recherche, et la révolution silencieuse de la seconde main qui irrigue pratiquement tous les pans de l'activité humaine.

1/ La France de la grande distribution en 12 socio-styles territoriaux


En pleine tourmente agricole et face à une inflation galopante, le modèle de consommation actuel est sous les feux des projecteurs, avec un questionnement accru sur le rôle des grandes surfaces. La Fondation Jean Jaurès et l'Institut Circana se sont ainsi arrêter sur l’un des derniers endroits où se retrouvent tous les Français pour faire leurs courses, pour y montrer que leur consommation n’y est pas si uniforme.

Au cœur de cette exploration, plus de 20 000 points de vente de la grande distribution ont été scrutés à travers le pays, donnant naissance à une cartographie inédite. Douze "conso-styles territoriaux" émergent, décrivant douze facettes de la France de la consommation. Des quartiers bourgeois aux zones rurales traditionnelles, chaque région révèle des habitudes d'achat uniques, transcendant l'apparente uniformité des grandes surfaces.

Deux exemples : le conso-style « quartiers bourgeois », se trouve dans les quartiers résidentiels proches des centres économiques et de pouvoir, issus de classes sociales élevées ayant un patrimoine économique et culturel important. Dans les magasins de ce conso-style, les produits biologiques et écologiques sont surconsommés par rapport à la moyenne nationale. Les achats de champagne, de saumon et de produits visant à nettoyer les moquettes et tapis sont également plus développés que dans le reste du pays. À l'inverse, le conso-style « tradition agricole », regroupe des points de vente se trouvant dans des espaces beaucoup plus ruraux, peu denses, composés de petits villages isolés et très éloignés des voies majeures de communication et des centres économiques. La sensibilité aux produits locaux et aux premiers prix est plus marquée que dans le reste de la France et les achats de bières entrée de gamme, d’aliments pour chiens et de produits pour les meubles en bois y sont plus importants.

Ces deux exemples nous donnent à voir de manière assez nette les très fortes différences de consommation qui cohabitent au sein d’un type de commerce pourtant assez homogène, la grande distribution.

Les douze conso-styles territoriaux constituent ainsi une nouvelle grille de lecture pour synthétiser la France de la consommation tout en restituant sa diversité, où le lieu de vie s’avère être un facteur fondamental dans nos choix de consommation.

En savoir plus sur les conso-styles urbains, péri-urbains ou ruraux sur le lien.

Les 12 conso-styles territoriaux de la consommation alimentaire

2/ La solitude, mal du siècle entre choix et souffrance


Une enquête percutante menée par Goodflair avec l'Ifop à l'occasion de la Journée mondiale des solitudes le 23 janvier expose l'impact profond de la solitude sur la vie des Français. Sur les 2 500 participants, près de la moitié de la population déclare vivre régulièrement des moments d'isolement, dévoilant une réalité souvent ambiguë entre solitude subie et choisie.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 44% des Français se sentent régulièrement seuls, que ce soit tous les jours (5%), souvent (13%) ou de temps en temps (26%).. Les femmes (48%), les jeunes (62%), et les employés (55%) sont les plus touchés. La corrélation entre solitude ressentie et isolement économique est frappante, atteignant 59% chez les plus pauvres.

Cependant, la solitude n'est pas toujours un mal. En effet, 58% des Français avouent rechercher cette situation, créant ainsi une dynamique de "solitude choisie" plus marquée chez les individus aux niveaux de vie élevés.

Si la solitude peut être une sorte de luxe, elle n'a aussi pas d'âge et ne touche pas les individus de la même manière. Les personnes qui souhaitent éviter la solitude à tout prix sont par exemple surreprésentées chez les jeunes (26% des 18-24 ans) et chez les plus âgés (25% des 65 ans et plus). Les jeunes sont aussi de loin ceux qui en pâtissent le plus, 63% la vivant mal, comme 59% des plus pauvres et 57% des habitants de l’agglomération parisienne.

Les "solo dates" émergent comme une réponse à la solitude, mais c'est surtout le règne des animaux de compagnie, considérés par 45% des Français comme un remède plus réconfortant que les interactions humaines en période de solitude. La solitude en France, un portrait nuancé où le choix et la souffrance se mêlent dans la toile complexe de la vie moderne.

La solitude, entre choix et souffrance

3/ La révolution silencieuse des achats d'occasion


L'achat et la vente de produits d'occasion connaissent une renaissance spectaculaire en France. Historiquement généralisée pour faire durer les objets et valoriser ceux de collection, elle était toujours fréquente pour certains biens (comme l’automobile), alors qu’elle a progressivement été délaissée pour d’autres (car considérée comme réservée aux pauvres). Pourtant, depuis une dizaine d’années, le recours à la seconde main est revenu massivement dans les pratiques : il concerne un nombre croissant de biens et de consommateurs, jusque concernant des biens et objets surprenants..

Une enquête menée par la FEVAD et Enov révèle en effet que, en 2022, trois Français sur quatre ont acheté au moins un produit d'occasion. Parmi eux, 40 % des acheteurs effectuent au moins un achat par mois. Un marché de la seconde main en France qui a donc explosé, pesant plus de sept milliards d'euros en 2022, triplant presque en quatre ans. Le secteur de l'habillement est en tête, représentant au moins un tiers du marché, suivi des produits culturels, meubles, jouets et téléphones d'occasion. Pour les plantes aussi, la seconde main se développe aussi, des recycleries végétales éclosant un peu partout en France.

Le recours à l'occasion s'explique en partie par les contraintes financières, mais il révèle aussi un changement d'attitude. 70% des Français préfèrent acheter un produit d'occasion de qualité plutôt qu'un produit neuf "premier prix". Le bénéfice environnemental est également souligné par 75% des adeptes de l'occasion. Les moins de 30 ans et les parents de jeunes enfants adoptent plus facilement cette pratique, stimulant la croissance du marché.

Face à cet engouement, les marques et distributeurs traditionnels se lancent dans le marché de l'occasion, intégrant cette tendance dans leurs stratégies commerciales. L'achat d'occasion, bien plus qu'une tendance éphémère, semble remodeler la façon dont les consommateurs perçoivent la durabilité, posant des défis et des opportunités majeurs pour l'industrie et l'économie.

https://www.futuribles.com/loccasion-reponse-durable-a-linflation-et-aux-nouvelles-preoccupations/

 
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